Mes collègues non inscrits ont déposé des amendements pertinents pour critiquer ce budget sous divers angles. J'ai voulu, pour ma part, accorder une attention particulière au scandale géopolitique des fonds accordés à la Turquie. Aux termes de nos accords avec la Commission européenne, nous donnons 68 millions d'euros à un pays qui a brillé par son instrumentalisation des réfugiés, qui a insulté tous nos partenaires européens et qui s'est immiscé dans notre politique nationale. La Turquie est un grand pays mais elle a commis une immense erreur en soutenant les rebelles islamistes en Syrie, allant jusqu'à appuyer des attaques sur des villages neutres. Les réfugiés syriens passent en outre par des territoires où un conflit interne turc oppose des Kurdes et l'armée. Nous envoyons donc 68 millions d'euros, sans capacité de contrôle, à un État qui durcit la répression contre les journalistes et la société civile. Il ne suffit pas, chers collègues, de signer un chèque de 68 millions d'euros à Paris ou à Bruxelles pour qu'il aille aux réfugiés en Turquie.