Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2017 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 28 et état a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous concluons, avec l'article 28, les discussions sur la première partie du projet de loi de finances pour 2018. Il s'agit du premier budget de la nouvelle majorité, et le nouveau monde est finalement peu glorieux. Ce budget est certes plus sincère que ceux des années précédentes, mais il est reste modeste et surtout profondément injuste.

Il est injuste à cause de l'augmentation du diesel, qui pèsera sur de nombreux Français, notamment ruraux. Il est injuste à cause de l'augmentation de la CSG, qui pèsera sur de nombreux Français, notamment les retraités. Il est injuste avec les petits épargnants ou encore avec les candidats à l'accession à la propriété dans les territoires oubliés. Il est injuste à cause de la suppression pour certains de la taxe d'habitation, qui pèsera sur l'autonomie de nombreuses communes françaises, notamment les petites.

Ces efforts injustes demandés aux classes moyennes vont faire de nombreux perdants. Cette loi de finances les sacrifie. Est-ce pour la bonne cause ? Même pas puisque ces injustices ne permettront pas d'améliorer le budget de la maison France, bien au contraire : les mesures de redressement structurel sont maigres.

L'article 28 porte sur l'équilibre général du budget. Au risque de vous désenchanter, l'équilibre est bien déséquilibré. Malgré une conjoncture favorable, le Gouvernement s'auto-satisfait d'une trajectoire budgétaire inquiétante. La France détient le déficit de l'État le plus élevé d'Europe après l'Espagne : il va ainsi se creuser de 6,5 milliards d'euros en 2018 pour atteindre 83 milliards d'euros. La France va emprunter 195 milliards d'euros sur les marchés, du jamais vu depuis dix ans ! Notre dette publique va atteindre 96,8 % du PIB en 2018. Malgré le bénéfice continu de taux d'intérêt historiquement bas, la charge de la dette va donc augmenter durant les trois prochaines années.

Nous vous attendons depuis une heure, monsieur le ministre. Nous nous demandons si votre retard est proportionnel au respect jupitérien dû aux députés ou à l'impréparation budgétaire. Vous l'aurez tous compris : en plus d'être injuste, ce budget est dommageable pour les futures générations.

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