D'abord, une première observation concernant la notion de compétitivité. En se centrant uniquement sur la notion de compétitivité liée au coût du travail, n'occultons-nous pas d'autres variables qui rentrent dans la compétitivité ? Je pense notamment à la productivité qui me semble un élément essentiel. En réalité, j'ai le sentiment que cette notion de compétitivité-coût interroge. Je ne vois pas d'indicateurs qui soient susceptibles d'agréger vraiment l'ensemble des variables qui affectent la compétitivité.
Vous proposez de baisser le coût du travail. Est-ce que vous pensez qu'il faut davantage d'exigences sur les charges salariales ou patronales ? Ou bien est-ce que, finalement, vous considérez que l'on pourrait subventionner l'emploi pour permettre cette diminution du coût du travail ?
Ensuite, vous nous indiquez que le coût du travail pourrait baisser pour les petits salaires. Considérez-vous que c'est le moment de le faire ? La théorie économique nous dit qu'à certains moments du cycle, il est plutôt opportun d'augmenter les salaires pour relancer la consommation ; je m'interroge donc. Est-ce vraiment à ce stade du cycle économique de ce pays que ce choix doit être privilégié ?
Enfin, je m'interroge sur la pertinence de la suppression de la C3S, notamment lorsque l'on veut lutter contre l'optimisation fiscale. Reconstituer le chiffre d'affaires et taxer le chiffre d'affaires n'est-il pas un outil pertinent pour contrer, par exemple, certains GAFA, qui ont tendance à délocaliser la richesse créée et à se faire imposer finalement dans des pays où l'imposition est relativement faible ?