Merci, Monsieur Martin, pour l'ensemble des travaux utiles fournis par le Conseil d'analyse économique. Ma question porte sur un point qui me semble particulièrement intéressant pour la conduite de notre stratégie de diminution des coûts salariaux unitaires. Vous réalisez effectivement dans votre note une comparaison entre la stratégie allemande de baisse des coûts salariaux et la stratégie française et vous soulignez que notre voisin a réduit ses coûts dans les secteurs abrités de la concurrence internationale, notamment dans les services, ce qui bénéficie par effet de ricochet aux secteurs exposés à la concurrence par la baisse des coûts. En soulevant dans votre note ce paradoxe, vous semblez inviter implicitement à redimensionner notre politique de diminution des cotisations sociales en France vers les secteurs les moins exposés, comme celui des services dans lesquels la France dispose d'avantages compétitifs et comparatifs.
Pensez-vous qu'il faudrait aujourd'hui davantage coordonner les stratégies de baisse des cotisations sociales entre partenaires européens ? Une désinflation compétitive ne peut-elle conduire qu'à des résultats considérés comme « perdant-perdant », comme l'a estimé notamment le CEPII dans ses travaux ?