Cet article clôture la première partie du projet de loi de finances ; il est donc l'article du bilan et je vais profiter de ce temps de parole pour expliquer notre vote.
Pendant toute la campagne, M. Macron puis M. Philippe ont donné à tour de bras des leçons de gestion financière. Un déficit à 82,9 milliards d'euros, une dette qui frôle les 100 % du PIB, mais pas de problème pour affirmer, dans l'exposé général des motifs, que vous vous donnez comme objectif « le redressement durable des comptes publics ». Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre que les déficits s'accroissant, le redressement n'est pas pour maintenant.
Mais rassurez-vous, je ne suis absolument pas étonné par cette augmentation du déficit car votre budget s'inscrit dans la lignée de ceux votés depuis des années et de ceux qui le seront dans le futur si l'on ne change pas en profondeur notre modèle économique. Si l'on continue sur le chemin de la soumission à la finance, aux technocrates bruxellois et à la mondialisation sans limite, il apparaîtra que ce budget est au service de ceux qui réussissent, contrairement à ce que veut bien Emmanuel Macron. Quant aux autres, ils n'ont qu'à se soumettre à la société nomade et déracinée que le système tente de nous imposer depuis des décennies.
Bref, ce budget ne redresse en rien nos finances publiques et, plus grave encore, il n'aura qu'un impact extrêmement faible sur la compétitivité de nos entreprises. Ce n'est donc pas avec lui que notre déficit du commerce extérieur se réduira. Il est donc fort à craindre que les pertes d'emplois industriels ou agricoles continuent.
Enfin, l'aggravation de la dette publique laisse la France toujours plus à la merci des marchés. Je suis réellement inquiet des conséquences pour notre pays lorsque, comme la plupart des spécialistes économiques l'anticipent, les taux d'intérêt remonteront.
Vous l'avez compris, monsieur le ministre, nous voterons contre la première partie du projet de la loi de finances.