Monsieur le ministre, dans quelques semaines, cela fera un an que vous occupez la place Beauvau. Le bilan que vous venez de dresser ne m'a pas convaincu – j'ai d'ailleurs le sentiment qu'il ne vous convainc pas vous-même.
Vous êtes le commentateur de vos propres échecs, notamment en ce qui concerne l'augmentation de la violence. Vous avez raison de le souligner, jamais la situation n'a été aussi dégradée en matière de sécurité et d'immigration dans notre pays, et vous en êtes responsable, monsieur le ministre. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont tous les syndicats de police, dans une tribune. Les indicateurs sont dramatiques : 36 suicides de policiers à la fin du mois de juin, soit autant que pour toute l'année 2018 ; 6 000 policiers et 4 788 gendarmes blessés en mission en 2018. Quant aux chiffres de l'immigration, jamais non plus ils n'ont été aussi élevés : jamais autant de titres de séjour n'ont été légalement délivrés en 2018 et jamais le nombre de demandeurs d'asile n'a été aussi important, + 22 % en 2018 et + 6 %, déjà, depuis le début de l'année. Vous avez rappelé ces chiffres en les commentant, impuissant.
Après Christian Jacob, notre président de groupe, qui vous a interpellé lors des questions au Gouvernement, je souhaite revenir sur les faits préoccupants, inquiétants, tragiques qui ont marqué l'actualité des quatre derniers jours.
Tout d'abord, le Panthéon a été profané par plusieurs centaines d'étrangers en situation illégale sur le territoire de la République. Ces faits sont scandaleux et honteux. Ils demandent une fermeté totale. Combien d'interpellations ont été effectuées ? Combien de procédures d'éloignement du territoire ont été mises en oeuvre ? Combien d'obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont d'ores et déjà été prononcées ? De telles revendications n'ont pas leur place ; la seule réponse envisageable est l'expulsion immédiate !
Ensuite, des violences inacceptables, intolérables, insupportables ont émaillé la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Elles traduisent un défaut d'anticipation et un manque de capacité au commandement. Pourquoi ces événements, malheureusement prévisibles, n'ont-ils pas été anticipés ?
Tout cela résulte d'un manque de moyens lié notamment à votre refus d'adopter la proposition de loi de programmation que le groupe Les Républicains a défendue le 20 juin dernier. Vous avez notamment refusé de payer les heures supplémentaires dues à nos policiers, auxquels nous devons pourtant une infinie reconnaissance.
Monsieur le ministre, votre bilan l'illustre, vous êtes le maillon faible de ce Gouvernement !