Nous vous avons écouté avec beaucoup d'intérêt, monsieur le ministre. Vous avez prononcé dans votre intervention liminaire un certain nombre de mots qui ont retenu mon attention. Vous avez parlé des défis et des moyens pour nos forces publiques en soulignant que la violence n'a jamais été aussi forte. Je crois que cela correspond bien à la situation que nous connaissons à Mayotte.
Je voudrais vous interroger sur la question migratoire, dont vous conviendrez qu'il s'agit d'un sujet majeur pour nous, mais aussi sur les questions de sécurité. Vous savez que les outre-mer sont en souffrance. Nos compatriotes l'ont fait savoir, notamment à l'occasion de la grande consultation électorale du 26 mai dernier.
Hier encore, nous avons vu des bateaux clandestins arriver à Mayotte et, le 26 mai, alors que les Mahorais votaient, nous avons vu venir des gens du Sri Lanka. Malgré les mesures annoncées, nous avons l'impression que les frontières de Mayotte ne sont plus contrôlées. Lorsqu'il a reçu les élus d'outre-mer à l'Élysée, le Président de la République a annoncé la mise en place d'un plan de type Harpie pour Mayotte au mois de mai. Au mois de juillet, ce plan se fait toujours attendre alors que l'immigration continue. J'aimerais savoir ce qui s'oppose à sa mise en place. La solution que nous préconisons repose sur la mobilisation de moyens militaires, notamment maritimes, grâce à l'affectation des nouveaux bâtiments BATSIMAR – j'ai vu que le Président de la République venait de l'annoncer pour les Antilles. Je pense que l'affectation d'un bâtiment dédié à cette mission serait une bonne chose à Mayotte, qui se trouve à l'entrée Nord du canal de Mozambique.
J'ajoute que nos fonctionnaires de police travaillent dans des conditions difficiles. Quid de la mise en place de l'hôtel de police ? L'affectation du personnel à Mayotte fait aussi l'objet de graves difficultés : il existe vraiment un problème d'attractivité. Des fonctionnaires originaires de Mayotte pourraient très bien y travailler, mais les règles en vigueur ne leur permettent pas d'obtenir cette affectation.
Lorsque nous avons évoqué les problèmes de la sécurité civile avec vous pour la première fois, ici même, je vous ai demandé quels sont les moyens qui y sont dédiés à Mayotte. Vous avez répondu que vous me communiqueriez les chiffres, mais je ne les ai pas obtenus. Je vous ai également posé une question écrite au mois de mars dernier, mais je n'ai pas eu de réponse. Il y a une semaine, un incendie a mobilisé les pompiers de Mayotte pendant près de soixante-douze heures. Les risques sont là, ils sont réels. Quels sont les moyens susceptibles d'être mobilisés dans le cadre de la sécurité civile à Mayotte, étant entendu que les premiers renforts possibles sont situés à 1 500 kilomètres ? J'aurai peut-être la réponse à cette question aujourd'hui…