Madame la ministre, c'est la seconde fois que nous vous accueillons depuis le début de la législature, puisque vous aviez été la première ministre à avoir été auditionnée par la délégation, le 26 septembre 2017. Compte tenu des champs de compétences respectifs de notre délégation et de votre ministère, il est logique que vous soyez plus fréquemment invitée que vos collègues, qui nous font également le plaisir de répondre favorablement à nos invitations. Les sujets d'actualité sur les outre-mer ne manquent pas. Vous venez de faire adopter par le Parlement les modifications institutionnelles relatives à la Polynésie française. Le Premier ministre a annoncé la signature des contrats de convergence en sa présence le 8 juillet prochain. Vous avez présenté en avril dernier la trajectoire 5.0 pour les outre-mer.
Nous partageons le désir de rendre le territoire ultramarin plus attractif afin d'encourager le retour de nos forces vives, et travailler ensemble à un « paquet réglementaire » d'attractivité. Dans cet esprit, nous sommes à la tâche pour faire évoluer l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité, afin que celle-ci devienne un véritable vecteur de l'attractivité des outre-mer. Des sujets économiques nous préoccupent avec une particulière acuité. Je pense nécessairement aux délais de paiement des collectivités territoriales, qui plongent nos petites et moyennes entreprises dans des situations inextricables, et ce de manière injustifiée. Je sais que vous y êtes très sensible.
Bien entendu, les sujets environnementaux restent omniprésents, comme de nouvelles arrivées massives de sargasses aux Antilles et la suite de la pollution au chlordécone, sujet sur lequel une commission d'enquête est en cours de constitution à l'Assemblée nationale. Nous avons également auditionné juste avant vous les étudiants de Sciences Ô, étudiants en sciences politiques, qui nous ont posé la question d'une agence de retour des forces vives. Je sais que, là aussi, vous avez une acuité particulière pour répondre à ces questions-là.
Par ailleurs, une question se pose aussi sur la plateforme d'ingénierie nécessaire entre les services centraux de l'État déconcentré et les services des collectivités territoriales, pour mieux consommer le budget outre-mer. Je sais que vous avez une sensibilité particulière à cela. Nous avons eu ces étudiants de Sciences Ô qui nous ont déclaré avoir bénéficié de beaucoup de bourses pour partir, et qui souhaiteraient obtenir des bourses pour revenir dans leurs territoires. Nous avons aussi des spécificités liées à l'audition des entreprises funéraires ultramarines, qui nous ont par exemple posé la question du transport des défunts, qui pour l'instant est payé au poids et non pas à l'individu. Nous avons eu des retours sur les délais d'inhumation, qui sont de six jours. Lorsqu'un défunt est par exemple décédé en province, le temps qu'il arrive à Paris, puis en outre-mer, ce délai de six jours est un peu court. La prise en charge des billets à moitié prix pour les accompagnants des défunts, ainsi qu'une aide publique pour l'inhumation, qui aujourd'hui ne semble pas très mobilisable. Enfin, une formation des thanatopracteurs qui, pour qu'elle soit homologuée, reste très coûteuse.
Je veux aussi, madame la ministre, signaler avec vous le plaisir que j'ai à remarquer que le Parlement des enfants était tout particulièrement désigné au niveau national par les outre-mer, par la Guadeloupe, par la circonscription dont Max Mathiasin est député et dont je fais partie. Nous constatons la qualité de cette initiative, et on veut féliciter ces enfants et le député de cette circonscription. J'imagine, Madame la ministre, que vous allez nous proposer un propos liminaire d'une quinzaine de minutes. Je ne doute pas que les questions qui vont suivre seront nombreuses de la part de nos collègues parlementaires. Madame la ministre, chère amie, vous êtes la bienvenue, vous avez la parole.