Merci Monsieur le gouverneur pour ces propos et ce rendez-vous à la fois coutumier et plus qu'utile qui, en outre, apporte un regard un peu différent. Nous avons entendu ce matin les avis du Premier président de la Cour des comptes sur le débat d'orientation des finances publiques. Vous nous apportez un éclairage différent du sien sur un certain nombre de sujets, même si tout cela peut converger. Si vous le permettez, je souhaiterais aborder deux sujets.
L'environnement de taux très bas a conduit à une nette augmentation du niveau d'endettement privé des ménages comme des entreprises. Vous avez nommé l'accroissement de ce matelas de fonds propres des banques en utilisant un joli mot dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent : le coussin contracyclique. Ce coussin ne devrait-il pas aboutir à un ralentissement de l'octroi de prêts ? Ce signal donné par le Haut Conseil de stabilité financière n'est-il pas orthogonal à la politique de la BCE dans un contexte de croissance ralentie ?
Concernant les politiques liées à l'environnement, quel doit être selon vous le rôle de la Banque de France dans la mobilisation de la finance en faveur d'une économie bas carbone ? Pensez-vous que l'intégration financière du risque climatique puisse en premier lieu être porteuse de déstabilisation des marchés ? Comment élaborer au niveau européen une norme commune d'évaluation en la matière ? Ce sera peut-être l'un des objets importants sur lequel devront travailler à la fois la nouvelle présidente de la BCE et les institutions européennes plus largement.