Ce n'était en tout cas pas une raison pour s'opposer à la vaccination dans ce cas de figure. Quoi qu'il en soit, l'acceptabilité de la vaccination repose sur plusieurs points, dont l'obligation, qui constitue un peu le dernier recours. La ministre a eu le courage de le faire. Il faut avoir conscience qu'il s'agit d'un sujet de santé publique et d'épidémiologie : si le résultat obtenu depuis peu est fragile et peut être remis en cause par un seul cas de maladie développée à la suite d'une vaccination, à comparer à la protection de millions de personnes, il faut garder à l'esprit qu'il faut procéder par une approche statistique en termes de couverture vaccinale. Je ne dis pas qu'il faille accepter de sacrifier un individu pour l'ensemble des autres, mais l'approche doit être épidémiologique et s'inscrire dans une perspective de santé publique, même si ce serait extrêmement malheureux pour un individu donné de développer le cas échéant une maladie liée à une vaccination, – si tant est que cela soit effectivement le cas.
Ce débat est analogue à celui autour du déremboursement de l'homéopathie : il ne s'agit pas d'interdire l'homéopathie, mais à terme de ne plus la rembourser. Il y a eu un débat considérable : effectivement, l'homéopathie est considérée comme un traitement individuel, mais comme il s'agit de médicaments, il faut des tests de validation, fondés sur des études épidémiologiques sur de grands nombres de cas, permettant d'estimer l'efficacité thérapeutique sur une cohorte d'individus. Certains disent que ce type d'étude n'est pas adapté au cas de l'homéopathie, mais il demeure qu'il s'agit de médicaments qui, s'ils sont remboursés par la Sécurité sociale, doivent avoir prouvé leur efficacité.
Autre point essentiel, l'information : il n'y a rien de pire que de cacher la réalité au public, la transparence s'impose, notamment avec la publication à intervalles réguliers des résultats, en termes d'efficacité, de la politique vaccinale en France. Je vise les résultats concernant le niveau de protection de la population, donc le nombre d'individus protégés, mais aussi la diminution du nombre d'individus qui, vaccinés ou pas vaccinés, développent la maladie. Je pense en particulier à la rougeole et aux cas de personnes qui sont malades bien qu'elles aient été vaccinées. De manière générale, la recherche en vaccinologie est importante.
Enfin, s'agissant du vaccin contre le paludisme, cela fait des années que l'on nous dit qu'il est presque prêt…