Monsieur le directeur général, merci pour la qualité et la complétude de vos propos.
L'INCa a publié en juin 2019 un appel à projets concernant l'amélioration du parcours de santé des personnes en situation de handicap, face au cancer. Cela me paraît d'autant plus pertinent pour les personnes souffrant de troubles psychiques, en raison du déni fréquent des troubles somatiques. Nous savons que ces personnes ont une durée de vie réduite d'environ vingt ans. La démarche de l'INCa me semble tout à fait intéressante, puisqu'elle pose clairement la question de l'accompagnement et du suivi des usagers sur le long terme et s'inscrit pleinement dans la notion du parcours de soins, ce qui est tout à fait primordial à mes yeux.
Je vais revenir tout particulièrement sur les recommandations que vous avez publiées en septembre 2018. Le point 6 consistait à permettre aux médecins généralistes, une fois la détection du cancer faite, d'orienter le patient vers des soins spécialisés, notamment en prenant en compte la souffrance psychique. Or aujourd'hui, l'accès à des soins psychiatriques est éminemment variable d'un territoire à l'autre. Les délais sont très longs, les patients atteints de cancer ne sont pas prioritaires. Cette problématique est d'ailleurs au coeur de la réflexion de la mission d'information sur l'organisation territoriale en santé mentale, que je mène aujourd'hui avec Caroline Fiat.
Ne faudrait-il pas envisager des parcours spécifiques pour les personnes atteintes de cancer et présentant des troubles psychiques très importants ? Puisque ces recommandations datent d'il y a quasiment un an maintenant, avez-vous un premier retour et un premier bilan de cette expérience, notamment des écueils que rencontreraient les médecins généralistes dans cette orientation ?