Bien sûr, vous fournissez des services, des data, etc. Le montant peut être discutable, la DGCCRF pourrait en juger. Mais ces services font partie de votre marge. C'est votre métier de commerçant. Quand un épicier veut faire du chiffre d'affaires et qu'il sent bien le produit, il le met en valeur pour bien le vendre.
Il nous a été déclaré que l'industriel, aussi petit soit-il, devait obligatoirement payer ces services, au risque d'être évincé. Pourquoi ne retenez-vous pas le prix produit et ne négociez-vous pas la marge avant ? Le consommateur ne décide pas des prix, en revanche, vous dirigez les prix de vos fournisseurs, car vous n'êtes que quatre enseignes, c'est là le problème. Vous me répondrez que vous êtes dix, mais ces quatre enseignes concentrent 92 % du marché. Celui qui ne veut pas de vos services n'a pas le choix. L'industriel produit, à vous de commercialiser, de décider des têtes de gondoles des animations. Ça, ce serait objectif, ça créerait de la valeur et ferait peut-être en sorte que vos adhérents ne coulent pas. Car ils sont tous en train de couler, quand les indépendants sont apparemment en train de se friser les moustaches !
Vous êtes un épicier gigantesque, et il faut en être fier, mais vous devez vous rémunérer avec des marges avant plutôt que d'imposer des choses par-derrière qui mettent tout le monde à l'agonie. Vous-mêmes êtes en train de creuser votre propre tombe avec les prix bas.
Non, cette commission d'enquête n'est pas à charge, nous voulons restaurer un équilibre. Vous l'avez très bien dit, vous êtes le premier employeur de France avec l'agroalimentaire. Les mêmes personnes qui viennent dans vos magasins travaillent pour vous ou pour l'industrie agroalimentaire. Quand elles achètent à un prix trop bas, elles se tirent une balle dans le pied. Vous avez un rôle social.
C'est la raison de la création de cette commission d'enquête : restaurer l'équilibre afin que vous puissiez recréer de la valeur, de l'expérience client, développer la recherche, pour que les gens aient envie de revenir dans vos magasins. Mais aujourd'hui, vous menez tout le monde dans le mur.