Intervention de Christophe Girardier

Réunion du lundi 24 juin 2019 à 17h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Christophe Girardier :

Ce sont les mêmes marges arrière qu'en métropole, si ce n'est qu'elles sont anormalement élevées. Comme je l'ai évoqué précédemment, les marges arrière sont de deux types. Le premier correspond à tout ce qui relève des bonifications ou des remises de fin d'année, le distributeur exigeant du fournisseur des restitutions, au regard de la négociation, qui peuvent se fonder sur un objectif de chiffre d'affaires. Le deuxième a trait à la coopération commerciale : par exemple, un distributeur fait payer des têtes de gondole, c'est-à-dire la possibilité de promouvoir les produits du fournisseur. L'hypermarché ou le supermarché devient, dans ce cas, un vrai média et facture en conséquence ses services d'exposition ou de marketing. Ils peuvent également facturer des services logistiques, comme des plateformes. Ces marges, qui ne sont donc pas conditionnelles, sont souvent considérées par certains acteurs comme étant de nature différente des premières et ne sont, de ce fait, pas négociées en termes de montant et de valeur par rapport au chiffre d'affaires, alors qu'elles le sont, en réalité. On les distingue pour montrer qu'il s'agit d'une autre prestation, quand bien même c'est rarement le cas.

Ce cumul des marges arrière avec la marge avant offre une vision assez particulière des marges brutes de la grande distribution à La Réunion, lesquelles ne sont pas, en moyenne, contrairement à ce que disent la plupart des acteurs, inférieures mais au moins égales à ce qu'on observe en métropole.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.