J'aimerais apporter une réponse très concrète à ce qui vient d'être dit. Cela me donnera aussi l'occasion de revenir sur les propos du rapporteur au sujet des centrales d'achat. J'ai examiné, dans mon rapport, les filières agricoles de La Réunion et je me suis demandé si l'on ne pourrait pas, avec des circuits courts, faire baisser les prix. Mme Bareigts a raison : le prix des fruits et des légumes est très élevé à La Réunion. De plus en plus d'agriculteurs quittent les coopératives, parce qu'ils estiment qu'elles ne servent pas leurs intérêts, pour venir vendre directement leur production au marché de gros : ils sont désormais 70 % à le faire. Je suis donc allé au marché de gros, comme tout le monde, et j'ai demandé si une coopérative réunissant plusieurs agriculteurs pourrait, elle aussi, acheter au marché de gros. Elle le peut et, d'ici quelques jours, elle le fera. La coopérative va acheter des produits au marché de gros à l'indice 100 et les revendre dans ses magasins à l'indice 130 ou 140, voire 145.
Dans la grande distribution, l'indice est de 400 ou 450, parce que la plupart des acteurs de la distribution confient à un partenaire de la coopérative, qui est en général un partenaire privé, le soin d'acheter les produits et de les distribuer : et tout cela multiplie les prix par quatre ou cinq. Cette coopérative de commerçants, grâce aux circuits courts, et en utilisant le marché de gros, va pouvoir vendre les mêmes fruits et légumes que dans la grande distribution 30 % à 45 % moins cher. Voilà un exemple très concret qui montre que l'on peut faire baisser le prix de la production locale par les circuits courts et le regroupement des petits.