Les choses sont compliquées pour nous aussi, nous avons entendu que les négociations étaient plus rudes qu'ailleurs en France. Mais je me demande comment elles se passent ailleurs, car, lorsque vous faites le tour de l'Europe et que vous observez de nouveaux distributeurs qui ne sont pas issus de la distribution classique « franco-française », vous constatez qu'ils pratiquent des prix de vente que la distribution française ne peut pas proposer.
C'est là que le cheminement est compliqué. Je considère que notre rôle est de contraindre les hausses demandées par les grands industriels afin d'obtenir des prix justes pour permettre aux gens de faire des économies et de dépenser l'argent ailleurs et d'en faire ce qu'ils souhaitent. Mais beaucoup de PME travaillent avec des entreprises, et le discours et la relation ne sont pas les mêmes. Il existe beaucoup de MDD (Marques de distributeurs), Carrefour ou U, sur l'impulsion de son président de l'époque, Serge Papin, ont ouvert cette ère de distribution différenciée que nous connaissons aujourd'hui ; en fait nous y sommes déjà.
Lorsque les distributeurs passent directement des accords avec le monde agricole, le prix est complètement différent. Vous devez comprendre que, lorsque vous travaillez sur une filière, vous partez du prix du producteur en lui demandant : « Que vous faut-il pour bien vivre, et qu'est-ce qui influe sur votre cours ? ». En général, lorsque l'on parle de porc par exemple, c'est plutôt l'alimentation qui pèse. Nous mettons donc en place des moyens afin de faire en sorte qu'il n'y ait jamais ce genre de souci, car, dans ce contexte nous disposons d'une vision globale du processus. Or, lorsque nous avons affaire à de grands industriels, nous en sommes privés.
C'est pourquoi la loi EGAlim est très importante…