Je considère que ce qui fait la différence entre vous et moi est l'interprétation des chiffres. Les Français veulent que leurs agriculteurs survivent et qu'ils vivent décemment de leur métier. Vous nous dites que 40 % des industriels ont bénéficié d'une hausse ; mon interprétation est que 60 %, presque les deux tiers, du monde de l'industrie agroalimentaire ont subi une déflation.
Lorsque l'on subit une déflation pendant trois, quatre, cinq ans de suite, et que les salaires augmentent, que les budgets de R&D sont toujours là et que l'on doit toujours communiquer ; lorsque vous faites baisser les prix sur une telle période – pour Envergure il ne s'agit que d'un an, mais par le passé vous avez été acheteurs –, vous vous rendez compte que la vie de l'agriculteur n'évolue pas. Bien au contraire, il va encore plus dans le mur : avez-vous conscience de cela ?
Par ailleurs, s'agissant du seuil de revente à perte (SRP), des personnes que nous avons entendues ont évoqué des prix « psychologiques », et indiqué que les centrales d'achats commençaient les négociations avec : « Si vous voulez le SRP, baissez votre prix de 10 % ». Dans le secteur des fruits et légumes, y a-t-il eu de l'inflation ou plutôt de la déflation ?