Intervention de Bruno Cazorla

Réunion du lundi 1er juillet 2019 à 16h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Bruno Cazorla :

Pour ce type de marché, il faudra poser la question à la distribution ; sur les soixante-dix fournisseurs avec qui nous traitons, aucun ne produit de la viande, nous ne savons donc pas répondre à cette question. Par ailleurs, nous ne négocions pas au stade du SRP, la demande se faisant à l'échelon global.

En outre, nous avons conscience de la problématique des agriculteurs, chez U j'ai d'ailleurs été administrateur INAPORC. La difficulté est qu'à un moment donné il y a un cours qui ne résulte pas de la négociation ; il est soumis à la loi de l'offre et de la demande. Pendant longtemps avec INAPORC nous avons essayé de trouver comment influer sur les cours ; or je pense que cela n'est pas souhaitable. En effet, si on influe sur les cours, nos agriculteurs vont se retrouver en complet décalage avec le marché européen, alors que 30 % environ du marché sont réalisés à l'export.

Cela ne signifie pas qu'il n'y a rien à faire ; on peut très bien décider, ce que permet la loi, de ne pas descendre en dessous d'un certain seuil. Demander aux industriels d'inscrire ce seuil dans leurs CGV détermine la base de ce qui doit être pratiqué dans le domaine de la redescente de prix. Dans la mesure où l'on dispose de la vision réelle de ce qui est payé au producteur, la négociation n'est plus la même.

Dans les secteurs de la pomme de terre et du blé, nous avons accepté des augmentations sans savoir si le produit était fait en France – on imagine que oui – ni connaître le prix payé au producteur. Je pense donc qu'à travers la loi EGAlim, il est intéressant de cadrer ce prix et de travailler sur cette base. Ce qui a fonctionné pour le lait, puisque nous disposions d'un prix de référence et d'une grille provenant de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaire, qui fournit le calcul de l'augmentation.

Pour les 60 % restant, nous pouvons citer des fournisseurs de DPH (Droguerie parfumerie hygiène) ou des fournisseurs de liquides qui ne sont pas concernés par les matières agricoles, mais dont certains produits peuvent contenir du sucre, produit dont le marché a été dérégulé. Or aucun d'entre eux, alors que les sodas contiennent du sucre, n'est venu nous proposer une baisse de prix au profit du consommateur.

Le jeu consiste donc à trouver un équilibre sans déréguler un marché, nous pensons que la loi EGAlim est là pour ça ; et les premiers résultats que nous avons obtenus cette année sont positifs, et j'estime qu'il faut peut-être imposer que le prix payé au producteur français – sur lequel il s'engage –, soit indiqué ce qui donne une base de négociation complètement différente.

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