Intervention de Gwenn van Ooteghem

Réunion du mardi 9 juillet 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Gwenn van Ooteghem, Directeur des achats marques nationales Intermarché :

C'est une excellente question, et je vous assure que les derniers jours sont compliqués pour nous. Je pense à mes équipes notamment. Nous pensons que nous faisons un beau métier. Nous sommes fiers du métier que nous faisons. Je suis heureux que la représentation nationale traite ce sujet des relations commerciales.

Je pense que c'est compliqué, les uns disent quelque chose et les autres qui disent autre chose, donc il faut tirer les conclusions de tout cela et tenter d'être objectif. C'est pour cela qu'il faut qu'on ait les chiffres. On ne triche pas quand on a les chiffres. Nous sommes très fiers de notre métier.

Notamment sur un sujet important : le client. On ne pense pas au client. Je vous parlais des Reset Gencod. Il y a des hausses qui sont demandées de 70 %. On parlait du pain de mie. On nous demande d'augmenter le prix aux clients de 70 % et d'augmenter le prix de vente public de 40 %.

On ne va pas s'ériger en défenseur absolu, mais il y a des choses sur lesquelles on est là. Mes collaborateurs sont jeunes, c'est une nouvelle génération, donc ils sont très sensibles à l'ensemble des défis qui nous attendent. Ils vont fièrement en rendez-vous et ils n'y vont pas pour ce que j'ai entendu, pour casser du fournisseur. Je ne comprends pas cela. On peut s'opposer sur des idées. On peut s'opposer effectivement sur des chiffres, mais on ne s'oppose pas en tant qu'hommes et femmes. Nous ne voyons pas cela.

Il y a 20 ans, quand je suis arrivé dans ce métier et que j'étais jeune acheteur, c'était un peu plus « viril », mais les pratiques ont énormément changé. Encore une fois, ils ont trois ans d'expérience, ils découvrent le métier. Ce n'est pas cela, leur vision du métier. Ce n'est pas du tout cela. Ce sont parfois des anciens chefs de produit, donc dans le marketing. Ce sont parfois des anciens chefs de marché, des responsables qualité qui font ce métier-là pour passer sur d'autres carrières ensuite. Ils ne voient pas ce genre de choses-là.

Ce n'est pas possible que tous les industriels vous aient dépeint cette chose-là. Ce n'est pas possible. Il y en a que l'on connaît bien, avec lesquels on a de bonnes relations commerciales. C'est plus difficile avec certains. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont dit mais j'imagine que ce n'était pas au niveau de ce que j'ai entendu.

Nous sommes fiers de notre métier, fiers de défendre le client, fiers de développer les ventes, nous sommes fiers des partenariats que nous pouvons avoir avec le monde agricole, de la relation et de la différence qu'on fait avec TPE.

Effectivement, c'est un métier difficile pour les deux parties. Je ne le nie pas, quand on est au 1er mars ou au 2 mars, nous sommes tous éreintés des deux côtés, parce que les enjeux sont colossaux. Il y a une pression sur les épaules des uns et des autres qui pèse. Vous vous rendez compte, il faut fixer la rentabilité et le chiffre d'affaires pour toute l'année.

Nous sommes fiers de ce que nous faisons, et nous ne nous reconnaissons pas dans ce que vous avez décrit.

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