Intervention de Barbara Bessot Ballot

Réunion du mardi 9 juillet 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Bessot Ballot, Députée :

Nous sommes quelques-uns à venir de la société civile et il se trouve que dans nos emplois précédents, quelques-uns ont eu à travailler avec la GMS. C'est mon cas. Je n'en veux pas aux Intermarché indépendants de secteur, de territoire, qui sont à leur compte, qui font un travail pas possible, qui eux aussi réduisent leurs marges sans arrêt. Eux aussi sont pris dans un piège, dans un circuit infernal qui est assez lourd.

Par contre, au niveau des centrales d'achat quand je vois que c'est par exemple déconseillé aux femmes enceintes d'aller dans un box de négociation, c'est très lourd. Quand vous dites que vous essayez au minimum d'imputer des frais de retard à un fournisseur… vous ne devez pas faire « au minimum », si c'est en retard de 48 heures, c'est comme cela ! Point. C'est écrit dans le contrat de toute façon. Donc, le transporteur, s'il ne fait pas son travail, s'il y a un problème avec les fortes chaleurs, avec la neige ou autre, on est de toute façon piégé. Et celui qui est piégé, c'est celui qui vient distribuer la marchandise.

Un exemple tout simple. Cela a coûté à l'entreprise 10 000 euros exactement. Une commande a été complètement refusée parce qu'en retard de 48 heures. Il s'agissait de plusieurs palettes de marchandises qui venaient d'Angleterre. C'est arrivé en retard dans la centrale d'achat, et cela a été refusé. Il y avait le petit blister de protection du produit – cela s'appelle les couettes – elles étaient à peine trop épaisses. Cela a été tout simplement refusé. Cela a coûté 10 000 euros, parce qu'il a fallu ramener au fournisseur. La marchandise était inutilisable, et c'était pour une OP (opération promotionnelle) de chez Intermarché, cela a été fini.

Donc je veux bien être d'accord avec le fait que tout le monde doit travailler. Mais il y en a quand même un qui se retrouve piégé par la situation, par des contrats qui sont signés. Quand le même fournisseur traite avec le petit épicier du coin, ce n'est pas le même ordre de force. C'est : j'ai besoin de tes produits, j'ai besoin de te vendre, on voit ensemble. Là, il y a eu un problème, il faut qu'on se débrouille, et on avance ensemble. On est uniquement en marge avant. Pourquoi en être arrivé à ce point-là ? Et que faire ? Parce que ce qui nous amène ici, c'est quand même le revenu de nos agriculteurs, qui fait qu'in fine, on se demande où cela coince, ou cela ne va pas. Que peut-on faire pour revenir à des choses dites normales ?

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