Intervention de Michel Biero

Réunion du mercredi 10 juillet 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France :

Je vous rassure, il y a aussi des déflations chez Lidl mais les directives que je donne aux acheteurs (15-20 au total) sont simples : c'est d'être le plus juste possible avec les partenaires avec lesquels nous travaillons. Il y a un peu plus d'un an, nous étions les seuls distributeurs à vendre du beurre. On ne trouvait plus une plaquette de beurre dans tous les supermarchés sauf chez Lidl car nous faisons de la MDD et que nous négocions le beurre une fois par mois, car les cours fluctuent beaucoup. Pour revenir sur les marques nationales, pour moi, ce n'est pas logique de négocier le 28 février au soir. Nous le faisons car la loi nous l'impose et nous sommes respectueux de la loi, de même que nous faisons une descente tarifaire, appliquons un tarif général et vendons des services comme la loi nous le demande, mais négocier n'a pas de sens. C'est pour cette raison que certains distributeurs ont renvoyé les fournisseurs qui demandaient des hausses en disant qu'ils en reparleraient le 28 février. Le résultat est qu'ils n'avaient plus de beurre dans leurs magasins car les marques ne pouvaient plus livrer. Quant à moi, j'en avais tout simplement car j'ai demandé à mon acheteur combien il en voulait. Il en voulait deux fois et demi le prix et c'est ce que nous avons payé. Nous avons acheté le beurre deux fois et demi son prix, nous avons un peu réduit cette marge en multipliant le prix par deux et nous avons eu du beurre en rayon. Nous essayons d'être le plus juste possible et avec une marque nationale, c'est la même chose.

Oui, il y a des déflations. L'analyse du rapporteur M. Francis Amand donnait comme résultat - 0,4 %. Malheureusement, je n'ai pas participé à ce questionnaire car j'ai manqué de temps. J'en ai parlé à Francis Amand bien sûr, lequel m'a dit que ce n'était pas grave car cela n'aurait de toute façon absolument rien changé au résultat vu la petite part de marques que nous avons. Or sur ce résultat, en tout cas chez nous, nous étions à + 3,5 %. En cas de problème sur le lait ou le porc, nous nous lançons. Nous essayons d'être le plus juste possible et de la même façon, nous ne le répercutons pas forcément sur les consommateurs car un acheteur n'est pas conditionné, n'est pas motivé sur une marge chez Lidl, cela n'existe pas. Il achète, peu importe le prix de vente. Ce prix doit être fixé par rapport à un marché concurrentiel. Je ne peux pas être plus cher que mon concurrent sauf pour le beurre, mais pour le beurre, c'était facile car les autres n'en avaient plus. Oui j'étais cher mais j'étais le seul à en avoir.

On peut donner des signes au marché mais en tout cas je me positionne en prix de vente par rapport à un marché concurrentiel et en prix d'achat par rapport à un marché des matières premières et lorsque les matières premières l'exigent, nous suivons, sinon nous n'aurions plus de produits.

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