On ne travaille pas du tout comme cela chez Lidl. Je suis incapable de vous le dire. Je pourrais calculer en prenant les 3,5 % ou chaque produit, multiplié par les ventes, à combien cela équivaut sur une année glissante mais je n'ai jamais fait le calcul. En revanche, je n'ai pas attendu cette loi sur les SRP pour mettre des choses en place. Ce n'est pas difficile, un contrat tripartite tient sur deux pages. À l'époque, nous avions organisé la cagnotte des 3 centimes par litre de lait pour réunir 4 millions à donner aux éleveurs. On nous dit toujours que tout est compliqué mais je suis persuadé du contraire. À l'époque, M. Xavier Beulin voulait réunir un fonds porcin de 100 millions d'euros, lequel n'a jamais vu le jour après deux ans de discussion. J'ai assisté à toutes les réunions. Je suis rentré dans mon bureau et j'ai dit à mon directeur de communication que nous allions leur montrer que c'était possible. Je savais combien de litres de lait je vendais, j'ai pris le lait car c'est le produit que nous vendons le plus (il aurait fallu plus de temps sinon), j'ai pris trois centimes sur un litre de lait et j'ai réuni 4 millions en six mois. À cette époque, Lidl représentait 4 % de part de marché. 4 % sur 4 millions, c'est possible. J'ai donné cette somme à la Mutualité sociale agricole (MSA), qui l'a distribuée à 2 000 éleveurs. Ce n'était pas pour sauver le monde agricole car 4 millions ne représentent pas grand-chose mais pour lancer un pavé dans la mare et dire que si nous arrivions à réunir 4 millions en six mois, ce serait un jeu d'enfants d'atteindre le fonds porcin, en discussion depuis deux ans.