Nous ne pouvons pas laisser dire que la grande distribution est responsable de l'appauvrissement agricole de la France. Je suis désolé, mais cette approche me paraît inexacte et je ne peux pas laisser dire cela. Ce n'est pas la grande distribution, ni le groupe Leclerc, ni ses concurrents, qui ont géré la politique agricole commune depuis 20 ans.
Nous n'avons pas à nous substituer aux pouvoirs publics sur la situation des agriculteurs français. Je veux bien que nous nous mettions autour d'une table pour réfléchir aux solutions pour essayer d'évoluer. Dire d'entrée que nous sommes responsables de l'appauvrissement agricole de la France, c'est quelque chose que nous ne pourrons pas accepter.
Il y a des conclusions extrêmement éclairantes là-dessus dans le rapport de M. Chalmin qui est le Président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges.
Que dit, dans sa conclusion, le Président Chalmin ? Il dit qu'il va falloir que nous comprenions que le prix de vente d'un produit dans la grande distribution n'a pas d'effet sur le prix payé aux producteurs et que les deux sont de plus en plus décorrélés. Parce que nous rentrons dans une agriculture à cours, et à cours mondiaux.
En conséquence, nous rendre responsables de l'appauvrissement de l'agriculture française, c'est une chose sur laquelle je suis obligé de réagir.