Intervention de Grégory Besson-Moreau

Réunion du jeudi 11 juillet 2019 à 9h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégory Besson-Moreau, rapporteur :

Vous dites qu'il y a une sorte de reproche sur la performance du groupe E. Leclerc.

On ne reproche pas la performance du groupe E. Leclerc. Je me félicite que vous gagniez de l'argent. Je préférerais même que vous gagniez encore plus d'argent. Une entreprise, ce n'est pas un monde associatif. Vous êtes là pour gagner de l'argent.

Le reproche que l'on vous fait, c'est que pour atteindre une performance, on va dégrader la performance des autres. Nous le voyons par 65 % de vos achats qui sont en déflation. Nous, en tant que représentants de la Nation, nous nous devons de ne pas avoir d'oeillères et de faire en sorte que sur les territoires, l'intégralité de l'écosystème fonctionne.

Ce qui est reproché aujourd'hui, c'est que la mécanique que vous avez mise en place est en train de nous emmener tous dans le mur, puisqu'il y avait une négociation en déflation permanente. À un moment donné, il va y avoir un perdant. Le perdant est celui qui est au bout de la chaîne. C'est l'agriculteur que nous protégeons comme nous le pouvons.

Le prochain sera peut-être l'industriel, et peut-être que le prochain ce sera vous. Et Amazon vous rachètera, ce que je ne souhaite pas. Le reproche fait, ce n'est en aucun cas sur votre performance. C'est sur la déflation. Comme le disait très bien le Président, à l'unanimité tous se sont plaints de la qualité des négociations. Nous avons aussi les chiffres de la déflation, du « flat » ou de l'inflation des autres pays. La France est la championne sur la déflation.

Y compris dans les pays du Nord où le prix est encore plus élevé, tout simplement parce qu'ils préfèrent les marques, encore plus que les Français. Alors que les Allemands n'achètent pas de marques, d'où cette échelle à 102 sur le rapport de la Commission européenne. Je ne suis d'ailleurs pas du tout d'accord avec l'analyse qui peut en être faite.

Voilà la philosophie de cette Commission. Nous ne tuons personne. Nous essayons de faire en sorte que la roue tourne dans le bon sens.

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