Intervention de Thierry Benoit

Réunion du jeudi 11 juillet 2019 à 14h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit, président :

Monsieur le secrétaire général, au terme d'une heure et demie d'échanges, les directeurs de C.W.T. ne m'ont pas convaincu de l'utilité, de la pertinence de la justification d'une centrale internationale, autre que le fait de capter des contributions financières à des interlocuteurs qui sont des multinationales. Dans le même temps, vous nous expliquez depuis une heure et demie que les multinationales sont des mastodontes puissants financièrement, implantés dans le monde entier, mais vous nous dites : « Mais nous, on sait faire, on sait diffuser, on sait leur proposer », pas vous, mais C.W.T. sait faire, sait diffuser l'innovation, sait proposer des services. Ce qui nous étonne avec monsieur le rapporteur depuis que nous auditionnons ces centrales internationales, c'est qu'en termes de services, on n'est pas capables de nous présenter un catalogue précis de services, avec un tarif afférent aux services. On a compris que c'étaient des centres de profit facile, et que pour un certain nombre d'enseignes de la distribution – pas tous – c'est ce qui leur permettait, dans le contexte du moment, de vivre et de survivre. Et puis on nous dit : « Vous comprenez, on a affaire à des multinationales, et comme un certain nombre d'acteurs de la distribution se sont structurés en centrales internationales, on est obligés de faire la même chose ». C'est un petit peu comme la guerre des prix. Michel-Edouard déclare la guerre des prix, il décrète en France la guerre des prix, à tout prix, le prix bas. Tout le monde s'aligne. Vous-même, vous l'avez dit, on l'a lu dans quelques revues spécialisées. C'est-à-dire que Leclerc donne le tempo en termes de prix, et les autres se battent pour obtenir le même prix. C'est ce qui m'a fait dire qu'au terme d'une heure et demie d'audition des représentants de C.W.T. cette semaine qu'ils n'avaient pas grand-chose à vendre, du vent en effet.

Lorsqu'il y a un process innovant, lorsque l'on vend un shampoing, lorsque l'on vend un produit laitier, il y a un produit, il y a quelque chose de concret avec des coûts de fabrication, avec des frais de recherche, avec des frais d'innovation, avec de la main-d'oeuvre, mais quand on voit un service, c'est un petit peu comme une banque. Vous savez, comme une banque qui vend un certain nombre de services dont des prix parfois sont prohibitifs. Pourquoi le législateur est-il obligé d'encadrer certaines prestations de certains groupes bancaires ? Parce que c'est prohibitif. Ce qui apparaît au cours des auditions, c'est qu'un certain nombre de vos fournisseurs nous explique qu'un certain nombre de pratiques et un certain nombre de prix sont abusifs, déloyaux, voire prohibitifs.

Comme M. Bompard est PDG d'un grand groupe de la distribution française et que Carrefour est fondateur et partie prenante de C.W.T, et que j'ai devant moi un jeune PDG, un jeune dirigeant de la distribution en France, j'aimerais qu'il puisse m'exposer son analyse de la situation.

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