Intervention de Alexandre Bompard

Réunion du jeudi 11 juillet 2019 à 14h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Alexandre Bompard, président-directeur général du groupe Carrefour :

Monsieur le président, merci de m'accorder votre confiance dans la volonté que les choses évoluent. Si tout fonctionnait à la perfection, j'imagine que vous travailleriez sur d'autres sujets. Évidemment, il y a, non pas dans les pratiques de la grande distribution – qui n'est pas un terme que pour ma part j'aime beaucoup –, mais dans la manière dont se déroulent ces relations commerciales, manifestement des choses non contestables. Et moi je l'attribue très largement à ce rite de la négociation annuelle, à sa calendarisation. Il y a une forme de tension qui n'apporte rien. Si la jeune génération doit apporter quelque chose, c'est un esprit de responsabilité, d'éthique individuelle encore plus renforcé, et je vous assure qu'il n'y a pas dans les équipes de Carrefour, dans les équipes d'achat, de comportements et de volonté de comportements de domination, de violence verbale, etc. Ce n'est pas cela qu'est cette entreprise fondamentalement. Il y a beaucoup de box de négociation. Il peut y avoir un moment de tension entre untel et un autre. Ce n'est pas du tout l'esprit avec lequel je dirige une entreprise. Ce n'est pas ce qu'était cette entreprise avant que je la rejoigne non plus.

Vous avez raison, il y a une tension pendant quelques jours parfois avec un certain nombre d'acteurs. Je crois qu'elle ne doit pas faire oublier que nous signons, je vous le disais, des centaines de milliers de contrats, que les relations sont partenariales tout au long de l'année, que nous développons ensemble un flux d'affaires, parce qu'avant de négocier, il faut aussi vendre des produits et innover, et que l'état d'esprit avec lequel nous le faisons est un état d'esprit de responsabilité. On ne délègue à personne le soin de mener ces négociations. C'est la responsabilité de Carrefour, et au fond c'est ma responsabilité, à titre principal. Nous essayons de le faire en prenant en compte les transformations que nous devons effectuer qui nous obligent à beaucoup de rigueur, et beaucoup d'exigences, et des résultats. Parce que la transformation de Carrefour est difficile. En effet, il y a une exigence de résultat. Nous essayons de le faire dans l'esprit le plus responsable, le plus coopératif possible, avec des entreprises qui sont nos partenaires tout au long de l'année. Jérôme Hamrit vient de le dire, le lendemain des négociations, les gens se retrouvent pour décider comment on va développer le mois suivant, encore le mois suivant, et le mois suivant… Je comprends que vous ayez ce sentiment, je regrette que des gens vous aient apporté ces propos. Non pas qu'ils les aient apportés, mais que ce soit leur ressenti. On a peut-être besoin de plus de pédagogie et plus de discussions. Je vous assure que ce n'est pas la manière dont est dirigée l'entreprise ni celle avec laquelle les équipes fonctionnent.

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