Nous sommes d'accord sur ces négociations en amont pour les denrées alimentaires, et ensuite on se tourne vers les distributeurs.
Dans votre discours, vous apparaissez comme des acteurs raisonnables. La guerre des prix est pourtant une réalité. Un bon nombre d'interlocuteurs que nous avons auditionnés nous ont expliqué que la guerre des prix détruisait de la valeur. En fin de compte, cela va à l'encontre de ce qui est bénéfique pour le consommateur. Déjà, cela dénature sa relation au produit. Quand l'on voit 70 % de réduction sur du Nutella, ça n'apparaît pas comme raisonnable.
Ensuite, cela fragilise les filières industrielles. Même les multinationales qui négocient avec les centrales nationales ou internationales, et notamment ces dernières, ont des groupes qui ont de la production industrielle en France. Et nous les fragilisons si nous tirons trop sur la ficelle. Enfin, pour le maillon amont, à force de tirer sur les industriels, non seulement on détruit de la valeur, mais les prix ne rémunèrent plus les producteurs. Nous avons connu l'exemple du lait il y a quelques années. Selon vous, la guerre des prix est-elle quelque chose de spécifique à notre pays ? Cette destruction de valeur va-t-elle finalement à l'encontre de ce qui est bon pour le consommateur, la production industrielle, l'emploi industriel en France, mais aussi les producteurs, les agriculteurs ?