Intervention de Hervé Daudin

Réunion du jeudi 11 juillet 2019 à 16h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Hervé Daudin, membre du comité exécutif et président achats marchandises du groupe Casino :

Non. Amazon est d'abord un concurrent frontal, direct de Cdiscount, sur le non-alimentaire.

C'est un combat de tous les jours, et qui nous pousse à l'excellence. Cette concurrence est donc en un sens profitable pour le groupe. En ce qui concerne l'alimentaire, nous avons un accord avec Amazon, qui a plusieurs dimensions. C'est un peu ce que nous appelons la « coopétition » : la capacité à trouver des accords qui soient à la fois des accords de coopération et des accords de compétition. C'est la « coopération-compétition ». Nous sommes en l'occurrence persuadés que la refonte, la transformation du e-commerce fait que nous n'y arriverons pas tout seul. Nous avons besoin de nous appuyer sur d'autres. Et ces autres ont besoin de s'appuyer sur nous.

Nous considérons que le e-commerce alimentaire comprend deux types de marché :

- le marché que nous appelons le « J + 1 » : celui des courses hebdomadaires, qui nécessite beaucoup de références. Les paniers moyens sont généralement importants. Les livraisons sont effectuées à partir d'entrepôts souvent le lendemain, ou plutôt six heures après la préparation dans l'entrepôt. Pour cela, nous considérons que seuls nous n'avons pas les moyens d'être les meilleurs sur le marché français. Nous avons donc trouvé un accord avec Ocado, le leader en Grande-Bretagne dans ce domaine ;

- le marché que nous appelons le « J + 0 » : plutôt celui des courses de dépannage. Il doit être livré immédiatement, dans les deux heures. La préparation est différente et n'a pas lieu dans l'entrepôt, puisqu'il faut être le plus proche possible du client. Cette préparation s'effectue donc dans les magasins, et s'appuie sur la qualité de notre réseau de magasins.

Là aussi, pour être les meilleurs ou pour monter en puissance sur ce marché du J + 0 en e-commerce alimentaire, nous nous sommes dit que nous devions avoir un partenaire. Ce partenaire, c'est Amazon. Nous pensons que le couple Casino-Amazon est le couple gagnant, qui s'appuie sur les meilleures pratiques de l'un et les meilleures pratiques de l'autre.

Les meilleures pratiques de l'un se réfèrent à notre réseau très dense de magasins. En plus, en Île-de-France, nous avons avec Monoprix une enseigne de magasin très qualitative, très appréciée des Franciliens.

À côté se trouve Amazon. Grâce notamment au partenariat qu'il a avec Morrisons en Grande-Bretagne, avec Dia en Espagne, il a une maîtrise de la livraison, de la préparation, de la logistique qui est inégalée dans le monde. Ce mariage entre la connaissance de l'offre, la connaissance intime du client alimentaire, le réseau de magasins dont nous disposons en Île-de-France et plus largement en France, plus l'expérience inégalée d'Amazon en matière de logistique – j'y ajoute le trafic qu'Amazon peut procurer à un site comme celui de Monoprix – tout cela nous conduit à considérer que ce mariage est un mariage parfait pour nous développer.

Il n'existe pas que ce type de partenariat avec Amazon. Nous avons également un partenariat sur les lockers. Plus de 1 000 lockers vont être implantés dans nos magasins. Cela crée aussi du trafic en magasin.

Un autre accord avec Amazon va nous permettre de diffuser nos produits de marque distributeur sur les trois sites principaux d'Amazon. Ce sera l'occasion pour nous de mettre en évidence notre marque – la marque Casino – et de bénéficier de ventes additionnelles de nos produits de marque distributeur.

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