Monsieur le ministre, j'ai le sentiment que vous avez hérité d'une situation de non-équité en défaveur des outre-mer, notamment en matière de logement, mais également sur les problématiques qui ont été évoquées en termes de développement humain et de développement économique.
Les disparités, parfois trop fortes, sont l'héritage d'une histoire commune, d'une histoire qui a défavorisé ces territoires dédiés à l'accumulation du capital, avec un système de production que vous connaissez. Lorsque, en 1946, la Guadeloupe est devenue un département d'outre-mer, nous étions très en retard, en termes de développement humain, mais aussi en termes d'infrastructures. De gros efforts ont été entrepris pour une remise à niveau, qui n'est toujours pas atteinte. Nos populations ont consenti de gros efforts.
Les communautés travailleuses, les entreprises qui payent des impôts, les maires en place ont réalisé de gros efforts. Malheureusement, avec la crise, nous sommes restés en panne. Au moment où les choses étaient difficiles pour tout le monde, où l'argent public se raréfiait, nous sommes restés un panne. Néanmoins, j'ai le sentiment que vous avez bien compris nos problématiques, notamment en matière de logement, et je crois profondément à votre sincérité.
La loi logement que nous avons adoptée n'a pas apporté les solutions escomptées. Nous avons même été victimes d'une certaine incompréhension. Mais puisque j'ai le sentiment que vous avez compris les problématiques, je vous propose de nous rencontrer, de temps en temps, comme nous le faisons aujourd'hui, pour faire un point sur les avancées.
Je reviendrai maintenant sur la question des cautions solidaires. Le président l'a indiqué, toutes les banques ont des filiales sur l'ensemble du territoire français. Nous avons des succursales de banque bien intallées dans l'Hexagone. La banque des Antilles françaises est devenue la Caisse d'épargne. Pourtant, si mon fils veut acquérir un bien ou accéder à un logement et que je lui propose d'être caution solidaire, c'est encore très difficile. Alors, maintenant que je suis député, les choses seront peut-être plus faciles ?
Nous devons absolument trouver le moyen de mettre fin à ce type de discrimination inacceptable. Peut-être conviendrait-il de créer un lieu, où seraient examinées toutes les situations discriminatoires, et non pas seulement en matière de logement, et qui apporterait une réponse immédiate ? Le gouvernement devrait trouver un moyen de faire cesser ces discriminations, vexatoires pour nous.