L'objectif était de faire remonter toutes les préoccupations et les positions de nos concitoyens, ce qui a nourri la réflexion. Il est très important que les parlementaires éclairent le débat et permettent aux citoyens de s'informer et de se forger leurs convictions.
Je vais essayer d'aller plus vite, compte tenu du nombre de questions qui restent.
L'AVPF sera limitée à trois ans, et donc à la maternelle.
Je vous réponds « oui », madame Dubié, en ce qui concerne la gouvernance et « non » à propos de l'étatisation.
Je vous remercie d'avoir posé la question des jeunes. Avec le Premier ministre et Mme Pénicaud, nous l'avons dit très clairement : il faut que les jeunes comprennent dès leur premier contact avec le monde du travail quel est l'intérêt de cotiser sur son salaire – on acquiert des droits en même temps que l'on travaille. Nous sommes en train de réfléchir à la garantie qui pourrait être instaurée pour les stages, par exemple dans le cadre de l'apprentissage : grâce à un système de solidarité, les jeunes concernés pourraient ainsi se constituer des droits à la retraite comme s'ils percevaient 100 % du SMIC. De même pour ce qui concerne le service civique, entre autres cas.
Je partage comme vous, monsieur Quatennens, le goût pour la controverse et le débat politique. Une démocratie, ce n'est pas le silence : la démocratie est en danger lorsque les citoyens se taisent et que l'on cherche à étouffer la controverse. Je suis un fan de la controverse... Je suis très réservé à l'égard de l'attitude politique qui consiste à écraser ceux qui pensent différemment : ce n'est pas une source d'enrichissement. Si l'on veut lutter contre le populisme, qui constitue le principal danger, on doit éclairer les citoyens, grâce à la qualité du débat public, et leur permettre de se former des convictions, même si on ne les partage pas. C'est le sens de mon combat depuis très longtemps.
Vous dites qu'il est préoccupant de simplifier. Si la simplification aboutit à la remise en cause de certains droits, je peux adhérer à cette thèse. Mais pour nous, la simplification vise à lutter contre la complexité qui a été évoquée par M. Véran. J'ai d'ailleurs bien aimé sa formule : « Si vous avez compris comment cela fonctionne, c'est qu'on vous l'a mal expliqué ! ». Il faudra que je la reprenne... Bon nombre de gens nous disent qu'ils ont essayé de calculer leur retraite mais qu'ils n'y comprennent rien. Si l'on peut n'avoir qu'une caisse, si l'on peut connaître chaque année son capital en termes de points ainsi que la valeur de ces points et si l'on peut utiliser des simulateurs pour décider à quel âge on part en retraite compte tenu de la pension que cela représentera, alors nous aurons fait quelque chose d'utile.
Je suis plus réservé sur votre thèse selon laquelle moins on travaille, plus on vit longtemps. Est-ce à dire que les gens vivraient jusqu'à 150 ans s'ils s'arrêtaient de travailler à 16 ans ? Je ne suis donc pas sûr de l'équation. Je crois que c'est plutôt la qualité de vie au travail qui est déterminante, mais on peut en débattre.
En ce qui concerne les pensions de réversion, si Monsieur percevait 1 500 euros et Madame 500 euros, 70 % du total représentent 1 400 euros ; la veuve percevrait moins si l'on appliquait votre taux de 50 %, hormis dans certains cas très particuliers. Mais globalement, je maintiens que la nouvelle règle sera très largement plus favorable et surtout plus simple, plus claire et plus lisible.
M. Vallaud m'a demandé si les personnes nées en 1963 seront concernées par la création d'un âge pivot. Cette question n'est pas tranchée. Il faudra en tout cas prévoir des transitions longues pour les premières générations, avec différentes pondérations.
Il n'y a aucune hypocrisie, monsieur Viry, en ce qui concerne l'âge d'équilibre, qui sera de 64 ans. On permettra à beaucoup de personnes de ne pas travailler jusqu'à 67 ans.
Si je n'ai pas répondu à toutes les questions, soyez assurés que j'aurai à coeur de répondre à toutes vos invitations et de vous recevoir dans les mois et les semaines qui viennent si je suis confirmé dans mes responsabilités actuelles. Quelles que soient les appartenances des uns et des autres, nous devrons essayer de répondre ensemble aux questions légitimes que nos concitoyens se posent.