Le rapport de la Cour des comptes sur les régimes spéciaux du rail, du gaz et de l'électricité a montré, il y a quelques jours, que le nombre de retraités concernés était largement supérieur à celui des cotisants. Pour équilibrer leurs comptes, ces régimes reçoivent un financement public de près de 5 milliards d'euros, ce qui représente près de la moitié des prestations versées. Ce déséquilibre est dû à un système qui a été établi, autrefois, pour prendre en compte la pénibilité de certains métiers mais aussi à la baisse évidente de cette pénibilité : en 2010, un agent de conduite pouvait espérer vivre vingt-deux ans après 60 ans, contre vingt et un ans pour un ouvrier. Avec la réforme qui nous est proposée, nous devrions arriver à la convergence des systèmes, quinze ans après son lancement, et le départ à 62 ans devrait devenir la règle universelle, un départ anticipé de deux ans étant possible selon la pénibilité. Un conducteur de train part à la retraite vers 53 ans en moyenne, et un ouvrier huit ou dix ans plus tard. Pouvons-nous imaginer qu'en 2040, le cheminot et l'ouvrier partiront à la retraite au même âge, voire un peu plus tôt pour certains ouvriers exposés à une plus grande pénibilité ?