Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mardi 3 septembre 2019 à 14h35
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

Madame la ministre, vous avez rappelé hier, dans votre propos liminaire, l'importance du secteur des transports en matière de consommation d'énergie, d'empreinte carbone et d'émissions de gaz à effet de serre. Il importe donc d'agir, et le projet de loi que nous examinons comporte de nombreuses dispositions qui vont dans ce sens. Vous proposez notamment, et nous souscrivons pleinement à cette proposition, d'interdire la vente de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers, neufs ou d'occasion, utilisant des énergies fossiles.

Notre seul désaccord porte sur la date d'entrée en vigueur de cette disposition. Compte tenu de l'urgence climatique, c'est dès 2030 ou 2035 que nous devrions avoir accompli un changement radical : les scientifiques ne cessent de le dire, rapport après rapport. C'est pourquoi nous proposons, avec cet amendement, d'avancer à 2030 la disposition introduite par cet article. Cela suppose des mesures d'accompagnement en direction des usagers – je songe aux dispositifs de prime à la conversion, que vous avez déjà améliorés –, mais aussi des constructeurs automobiles. C'est le rôle des pouvoirs publics que d'orienter l'action de ces derniers. C'est parce qu'on a choisi, à un moment donné, de favoriser le diesel, que notre parc automobile fonctionne aujourd'hui majoritairement au diesel. Si les pouvoirs publics souhaitent vraiment faire disparaître les véhicules à énergies fossiles, il faut qu'ils prennent des mesures d'accompagnement adaptées.

Lorsque nous avons abordé cette question dans l'hémicycle, vous m'avez répondu, madame la ministre, qu'il ne fallait pas fragiliser les constructeurs automobiles français. Mais on peut considérer que les constructeurs qui se sont lancés très tôt dans la production de véhicules électriques ou à énergie alternative ont fait le bon choix. C'est ce qui me pousse à proposer un objectif plus ambitieux. Vous me trouverez peut-être trop optimiste, mais puisque la durée de vie moyenne d'un véhicule est de l'ordre de dix à douze ans, l'horizon que je propose n'est pas irréaliste. Il me semble important d'envoyer les bons signaux, pour qu'aucun constructeur ne se détourne de notre objectif, qui est de changer de modèle et de tourner définitivement le dos aux véhicules à énergies fossiles. Il y va de l'avenir de la planète : c'est la seule façon de faire face à l'urgence climatique.

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