Cet amendement, pas plus que le précédent, n'entend remettre en cause l'objectif fixé par cet article ; il vise simplement à le mettre en accord avec l'urgence écologique. Il est désormais établi que c'est à l'horizon 2035 que nous devrons avoir enrayé le dérèglement climatique, par un changement radical de nos comportements. En matière de décarbonation des transports, l'horizon 2040 semble à portée de main et c'est pourquoi nous proposons, avec cet amendement, de retenir cette date, plutôt que celle de 2050, qui paraît trop lointaine.
Comme le disait à l'instant M. Matthieu Orphelin, ce qui importe, plus encore que l'horizon, c'est la trajectoire. Vous avez évoqué, madame la ministre, la possibilité d'une réévaluation des objectifs au fil de l'eau, dans le dialogue que vous avez engagé avec les constructeurs automobiles. Mais ce qui manque cruellement dans ce texte, c'est une trajectoire. Même si vous décidez de garder pour horizon l'année 2050 – et vous allez le faire puisque vous êtes majoritaires –, il importe de fixer un objectif pour l'année 2040, afin de dessiner une trajectoire claire et de mobiliser les acteurs concernés. Les industriels ne sont pas opposés au chemin qu'on leur propose, mais ils veulent savoir clairement ce qui les attend. Autrement dit, ils veulent un objectif, une trajectoire et, surtout, de la stabilité, car ce qui les pénalise le plus, c'est l'instabilité, la remise en cause permanente des objectifs.
La rédaction actuelle de mon amendement n'est peut-être pas parfaite et je tâcherai de l'affiner en vue de la séance, mais je suis convaincu qu'il faut dessiner une trajectoire et définir des étapes intermédiaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.