Citons également les mesures en matière de politique familiale, en particulier l'augmentation de 30 % du complément de libre choix du mode de garde, qui permettra aux mères isolées – car il s'agit souvent de mères – de retrouver le chemin de l'emploi. Pouvoir faire garder leurs enfants leur permettra de reprendre une vie sociale et professionnelle. Cette mesure courageuse et juste, nous la soutiendrons.
Le quatrième engagement du PLFSS réside dans l'innovation, et d'abord en matière de prévention – car dans notre pays la prévention suppose encore d'innover : nous partons de très loin. En effet, seuls 5 milliards sur les 200 auxquels s'élève l'ONDAM sont consacrés à la prévention. Nous sommes véritablement à la traîne par rapport aux autres pays européens.
La prévention, voici des années – je ne les compte plus ! – que nous en parlons à cette tribune sans parvenir à toucher du doigt des solutions à la fois innovantes et efficaces. Cette année, le budget de la Sécu innove en matière de prévention.
Il le fait d'abord en menant une lutte courageuse visant à compléter des dispositifs existants. À cet égard, je salue l'introduction par Marisol Touraine, alors ministre de la santé, du paquet de cigarettes neutre. Nous prévoyons pour notre part de procéder à une forte augmentation de la fiscalité du tabac, qui portera son prix à 10 euros en trois ans. Nous attendons de cette mesure des effets très positifs. En effet, 200 personnes meurent chaque jour des conséquences du tabac dans notre pays. Un tiers des 15-85 ans fument. La proportion est de 25 % parmi les jeunes, contre 2,5 % en Australie. En matière de lutte contre le tabac, tout reste à faire !
Outre la politique fiscale, qui sera soutenue très largement – et même par-delà la majorité, comme nous avons pu le constater en commission – nous engagerons des mesures positives grâce au fonds de prévention du tabac, destinées notamment aux jeunes, afin de les inciter à arrêter de fumer. Nous développerons tous les dispositifs de sevrage tabagique existant dans notre pays.
En matière de prévention, nous lutterons également contre l'obésité des jeunes. Cela ne figure pas dans le projet de loi du Gouvernement mais a fait partie des travaux de la commission. Il s'agit d'être attentifs à la santé de nos enfants. L'OMS a rappelé il y a dix jours que le nombre de cas d'obésité infantile et adolescente a été multiplié par dix en quarante ans. Chacun sait que la consommation de boissons sucrées accroît le risque de souffrir d'un diabète sucré et d'obésité. Il s'agit d'un vrai problème. L'OMS recommande vivement de prendre toutes les mesures afin d'y remédier.