Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales :

J'ai présenté ce matin une version rectifiée de l'amendement adopté en commission afin de lisser les effets de seuil. Je salue ici le travail consensuel mené en commission par des parlementaires de tous bords, grâce auquel le même amendement bénéficie du soutien de plusieurs groupes parlementaires. Cela démontre qu'en matière de santé publique nous sommes capables de parvenir à un accord, ce dont je suis très heureux.

La prévention, c'est aussi la vaccination. Comment ne pas l'évoquer ? La décision de la rendre obligatoire est courageuse. Nous la soutenons très majoritairement, comme l'ont montré nos débats en commission. Je ne citerai qu'un chiffre : si nous supprimions l'obligation vaccinale, 13 % des parents ne feraient plus vacciner leurs enfants. La concertation et les débats ont eu lieu. Nous avons auditionné en commission le professeur Alain Fischer, sous l'égide de la présidente Bourguignon. Nous avons organisé des auditions dans le cadre des débats parlementaires. Nous avons consulté plus de 600 pages d'analyses scientifiques et juridiques.

La vaccination obligatoire est une mesure qui s'impose en raison des conditions de faiblesse de la couverture pour certaines maladies. La vaccination est un fait de société conciliant les sciences biomédicales et les sciences sociales. Elle est un choix de société dont le fondement est double, scientifique et politique. Mener une politique de vaccination, c'est faire appel à la solidarité face au danger et à la fusion des individus face à une menace collective !

Ce débat présente la particularité de faire appel, par-delà les raisons scientifiques, à un investissement émotionnel qui explique certaines réactions. Une société guidée par l'émotion courrait le danger de remettre en cause tout l'édifice de la vaccination hérité de Pasteur. Cette défiance n'est pas nouvelle, comme en témoigne une enquête sociologique menée il y a quarante ans, tandis que disparaissaient la variole – et donc le vaccin devenu inutile : elle montre l'émergence de doutes dans l'opinion publique sur la nécessité de poursuivre la vaccination contre d'autres maladies, comme si la disparition de l'une d'entre elles remettait en cause tous les vaccins.

Enfin, l'innovation est au fondement de l'article 35 relatif à la télémédecine. La télémédecine, c'est comme la prévention : cela fait des années qu'on en parle, qu'on sait que cela fonctionne dans les autres pays, que cela permet de réduire les fractures territoriales en matière d'accès aux soins et d'améliorer leur qualité et leur pertinence. La seule innovation qui manquait, c'était le financement. Le PLFSS 2018 y pourvoit.

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