Rien n'est plus insupportable que de prétendre que « rien » n'aurait été fait depuis cinq, dix, ou même vingt ou trente ans en termes d'investissements.
D'ailleurs, une contradiction hante nos débats depuis plusieurs heures. On fustige les investissements consentis pour le déploiement ou le développement des réseaux de TGV, mais chaque élu de chaque région de France s'est battu pour avoir des infrastructures ferroviaires ou autoroutières. Le schéma national des infrastructures terrestres, en 2009, comprenait une liste impressionnante d'infrastructures voulues, souhaitées, demandées par des élus de tous bords politiques, partout. Un tri avait certes été effectué dans le cadre de la commission Mobilité 21 présidée par M. Philippe Duron, mais des infrastructures autoroutières et ferroviaires étaient toujours présentes. Enfin, parmi les infrastructures identifiées par le COI – auquel notre chère présidente a participé – figurent encore des infrastructures autoroutières et ferroviaires, qui ne sont pas « sorties du chapeau » mais proviennent quasiment de la liste établie en 2009, même si un certain tri a, là encore, été effectué.
Arrêtons, arrêtez de dire que rien n'aurait été fait ! Regardez le budget de l'AFITF entre 2012 et 2017 : plusieurs milliards d'euros ont été investis dans différentes infrastructures ! Vous pouvez dire qu'il n'y en avait pas assez, mais pas que rien n'a été fait. Je n'ai pas participé au Gouvernement de la majorité précédente, mais je félicite ceux qui y étaient d'avoir fait des choix majeurs pour notre pays en termes d'investissements.
Arrêtons ce genre de procès d'intention, car beaucoup ont à y perdre ! Encore une fois, évitons le « tout ou rien ». On peut dire que ce n'est pas suffisant, qu'il faut orienter différemment les budgets, mais lorsque l'on regarde les chiffres, il n'est pas possible de prétendre que rien n'a été fait lors des dix dernières années.