Nous sommes évidemment très favorables à la création de ZFE, parce que cette solution permettra d'améliorer drastiquement l'état de l'atmosphère, mais aussi le bien-être, dans les centre-villes les plus importants. Vous nous avez par ailleurs mis en garde contre la tentation de dramatiser certains problèmes sans égard pour la question des investisseurs et du tourisme. On ne peut quand même pas ne pas penser aux Français modestes qui seront obligés de circuler dans ces ZFE, qu'il s'agisse de se rendre à leur travail, d'honorer un rendez-vous médical ou tout simplement de vivre.
Vous avez certes dit, en réponse à notre collègue Prud'homme, que le Gouvernement mettait en place des mesures d'aide au renouvellement de son véhicule, mais elles ne suffiront pas aux plus modestes d'entre eux, dont les véhicules sont souvent les plus anciens et les plus mal entretenus, donc les plus polluants, et ne vous permettront pas de faire l'économie de progressivité et de pédagogie.
Il s'agit la plutôt d'un amendement d'appel, susceptible d'être retiré en fonction de votre réponse. Qu'on mette en place immédiatement les ZFE, nous sommes d'accord, mais soyons quand même tolérants pendant les trois premières années du dispositif, pour permettre à nos concitoyens de s'adapter. Ceux qui pourront s'acheter un nouveau 4x4 satisfaisant aux conditions Crit'Air pourront circuler immédiatement dans une ZFE sans aucun problème, mais donnons trois ans pour s'adapter à celui qui a une voiture « pourrie » parce qu'il n'a pas la possibilité de faire autrement.
Au-delà de ce texte, j'espère que le Gouvernement fera preuve d'une certaine souplesse dans ses instructions, au bénéfice notamment des plus démunis, qui risquent de trouver qu'entre les riches et les autres, il y a deux poids, deux mesures.