Depuis exactement quarante ans, l'Afghanistan est dans une situation sécuritaire extrêmement critique. Les attentats d'hier à Kaboul l'ont encore démontré. De plus, comme l'a souligné Nicole Trisse dans son très bon rapport, la relocalisation sur le sol afghan de combattants étrangers en provenance du Levant va évidemment renforcer la filiale de Daech en Afghanistan. C'est un risque majeur de plus pour la sécurité du pays.
L'Afghanistan se trouve aussi dans une situation politique extrêmement difficile. Après deux reports, l'élection présidentielle devrait se tenir à la fin du mois de septembre, et pourra – nous le souhaitons tous – contribuer à faire revenir la paix et la stabilité dans le pays.
Malgré le soutien de la communauté internationale, l'Afghanistan fait toujours partie des pays les moins avancés, et souffre du poids colossal du narcotrafic dans son économie. Le pays est le premier producteur mondial de pavot à opium, principale source de l'héroïne consommée en Europe, et toutes les tentatives visant à mettre un terme à ces cultures ont jusqu'à présent échoué.
Après l'échec des négociations directes entre États-Unis et talibans, l'Union européenne doit se réinvestir en Afghanistan et se donner les moyens politiques de peser, à l'avenir, dans le processus de paix afghan. C'est une des raisons d'être de cet accord-cadre.
Une éventuelle initiative européenne de médiation, élargie – pourquoi pas ? – aux grands voisins de cette région, devra nécessairement impliquer toutes les parties afghanes – gouvernement central et insurgés. Mais il n'y aura de chances de réussite que si la société civile afghane est pleinement impliquée dans les pourparlers, ce qui, jusqu'à présent, n'était absolument pas le cas. C'est ce que sont venues me dire de nombreuses femmes élues afghanes que j'ai reçues, …