Nous sommes d'accord : il existe déjà des couples de femmes qui ont des enfants, en adoptent, en élèvent. Le problème est de savoir si l'on utilise le mot « mère » ou « maman » pour les deux et si l'on supprime les mots « père » et « papa ».
Nous parlons certes de l'amour, mais je me souviens très bien de ce pédopsychiatre qui expliquait, à la fin de son audition, que les enfants n'ont pas besoin d'amour mais de parents. L'amour, ça va, ça vient, si j'ose dire, chacun d'entre nous est bien placé pour le savoir (Sourires), c'est très aléatoire… Or le droit n'est pas le baromètre de l'amour : il vise à objectiver les choses pour définir, en l'occurrence, une relation entre un enfant et des adultes à travers le lien de la filiation.
Comment utilise-t-on les mots « père » et « mère » dans notre droit ? Dès lors que l'on dit à un enfant qu'il a deux mères, à égalité, on évacue la dimension corporelle de la grossesse et de l'accouchement, on met de côté cette réalité du corps qui, d'une certaine manière, rattrape l'enfant lors de sa construction.
Encore une fois, il ne s'agit pas de discuter de modes de vie, mais de savoir si, dans notre droit de la filiation, les mots « père » et « mère » ont encore un sens ou non.