Je rejoins complètement la ministre. Les équipes pratiquant l'AMP font essentiellement cela : elles se tournent en général vers cette activité. Si on n'a pas envie de faire de l'AMP, on n'est pas obligé de le faire. On peut avoir une autre activité quand on est gynécologue-obstétricien : on n'est pas obligé de travailler dans un centre d'AMP. Ce n'est pas une activité polymorphe que chaque gynécologue pourrait pratiquer dans son cabinet entre deux autres patientes, mais une activité extrêmement spécialisée. Dès lors que l'on se tourne vers l'AMP, c'est que l'on y est favorable, sinon on ferait autre chose. Si on donne le choix de ne pas réaliser certaines AMP, c'est nécessairement en fonction de critères discriminatoires – ne nous voilons pas la face – au motif que ce serait contraire à des valeurs. Pour ma part, je suis neurologue, je ne fais pas d'AMP ; nos collègues qui sont infirmiers ou qui exercent d'autres activités médicales ou paramédicales n'en font pas non plus ; ceux qui font de l'AMP se destinent à cette activité. Leur dire qu'ils peuvent le faire mais qu'ils ne sont pas obligés s'ils n'en ont pas envie n'aurait pas vraiment de sens. La portée de la mesure qui nous est proposée est vraiment discriminatoire.