Je souscris aux arguments de la ministre et m'oppose à cet amendement, même si je comprends que l'on puisse souhaiter son adoption lorsqu'on est confronté à certaines problématiques.
Je ne suis donc pas favorable à cette extension du DPI qui, certes, est présentée comme une expérimentation. Mais peut-on parler d'expérimentation alors que la mesure s'appliquera dans deux des quatre centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal, c'est-à-dire d'ores déjà sur 50 % des établissements hospitaliers concernés ?
Cet amendement comme d'autres qui vont dans le même sens pose une vraie question de société car on y sent la tentation d'aller plus loin dans la sélection, souvent d'ailleurs sous couvert de bons arguments. Or à quel moment dit-on stop ? À quel moment s'écarte-t-on du simple tri pour en arriver à la question, qui comporte un risque, de l'adéquation entre un enfant à naître et un projet parental ?
Ce qui me gêne, dans vos propos, madame la ministre, c'est qu'on n'est pas sûr des priorités qui seront données. Certains éléments ne sont pas probants, en l'état des connaissances. Si on ouvre la porte aux aneuploïdies, on pourra le faire pour d'autres choses, qu'on est capable de détecter, en étendant le DPI.
Il faut se garder de glisser vers ce que j'appelle de l'eugénisme – chacun peut le nommer comme il l'entend. Il faut s'arrêter là et s'opposer à cet amendement.