D'un point de vue technique, ce serait un non sens de renvoyer un projet de loi attendu depuis sept ans ! Le travail en commission nous aura permis de constater qu'il présente de nombreuses avancées sur lesquelles nous devrions pouvoir nous prononcer. Sept ans, c'est déjà un délai trop long, à tel point que nous avons envisagé de créer une commission permanente, ce qui atteste qu'au-delà des aspects techniques, nous devons prendre des décisions – non dans la précipitation, mais sans tarder.
Mme Ménard a centré son discours autour du rejet de l'article 1er, qui tend à ouvrir la PMA à toutes les femmes. Au contraire, nous avons trop tardé à prendre cette mesure et il est urgent de prendre une décision devenue nécessaire. Pourquoi évoquer le droit à l'enfant, ce qui cause toujours une souffrance supplémentaire ? Ce n'est pas une réponse à apporter. Il y a des désirs d'enfant auxquels la science peut parfois aider à répondre, ou non. Quand des personnes, qui ont d'ailleurs souvent eu la chance d'avoir des enfants, se permettent d'invoquer ce principe, surtout dans une société qui enjoint presque aux femmes d'enfanter, je trouve que c'est aggraver la souffrance de ces femmes tout en faisant un mauvais procès.
Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine ne votera pas cette motion de rejet, extrêmement teintée de surcroît du discours de la domination patriarcale, mais je n'en suis pas étonnée.