Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du mardi 24 septembre 2019 à 15h00
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Les questions de bioéthique sont des sujets éminemment complexes, qui sont politiques, dont nous devons débattre collectivement, mais qui touchent à l'intime. Il est normal et respectable que chacun ait son opinion personnelle sur de tels sujets – le fait de donner la vie et d'avoir un enfant, la fin de sa propre vie, les différentes pratiques médicales... Il ne peut pas s'agir, dans ce débat, que les uns ou les autres imposent leurs convictions personnelles : nous devons l'avoir dans le respect des opinions de chacun. Après, nous voterons et la majorité tranchera, car c'est ainsi que notre démocratie fonctionne.

L'intérêt général n'est pas la somme des opinions particulières, des convictions intimes et personnelles, de nos intérêts ou de nos envies. L'intérêt général est ce qui est bon pour tous, et c'est en vue de cela que nous délibérons. Je suis sincèrement persuadé que les collègues qui siègent sur les bancs opposés aux nôtres défendent eux aussi ce qu'ils pensent être l'intérêt général. Je ne suis pas d'accord avec eux, mais c'est dans le débat argumenté que nous allons avoir que cela sera tranché.

Pour nous éclairer dans ces débats, je vous propose de suivre trois principes fondamentaux, qui en cas de doute doivent, je pense, nous guider. Je ne vais pas les chercher très loin, ils sont inscrits partout au fronton de nos mairies et de nos écoles : liberté, égalité, fraternité. Ces principes, qui sont les mots de notre devise, doivent nous réunir, nous qui avons la République en partage et le souci du bien commun.

Ce texte traite de nombreux sujets très différents, sujets importants dont nous allons débattre. Mais l'un, manifestement, polarise les débats : celui de la PMA ; et c'est par là que je vais commencer.

Mes chers collègues, je voudrais dire à celles et ceux qui s'inquiètent que les familles homoparentales existent déjà, que ces parents élèvent leurs enfants de leur mieux, comme tous les parents, ni plus ni moins, et que leurs enfants se portent à merveille, ni mieux ni moins bien que les autres enfants.

Le seul problème, à la rigueur, que ces enfants rencontrent spécifiquement, c'est de devoir subir l'homophobie permanente, qui s'est déchaînée depuis 2013 et menace de continuer ; de devoir entendre des horreurs et des absurdités à propos de leurs familles, de leurs parents, d'eux-mêmes ; de se voir montrés du doigt par des intolérants qui ont décrété au nom de leurs convictions personnelles ou religieuses que leur propre mode de vie ou leur orientation sexuelle devait s'appliquer aux autres. Je pense qu'au nom de la fraternité, nos débats méritent mieux que cela. Nous n'avons pas à pointer du doigt certaines familles, à accuser des parents d'être de mauvais parents sous prétexte de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur statut conjugal.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.