Ensuite, on fait ce que l'on veut de son corps. On peut vivre bien avec son corps ou vivre mal, mais il faut commencer par le recevoir. Vous, vous ne supportez pas que l'on doive recevoir quelque chose.
L'amendement vise à revenir sur l'extension prévue par le texte de l'assistance médicale à la procréation aux femmes célibataires. Cette proposition nous place en effet une nouvelle fois dans la perspective d'un « projet parental ». Dans cette approche, être parent se bornerait à un projet : avoir un enfant. Eh bien non ! L'enfant ne se réduit pas à un projet. Ce qui n'est qu'un projet devient d'ailleurs un produit pour lequel toutes les configurations sont possibles : vous pouvez choisir ses caractéristiques, la taille du donneur de gamètes…
Vous donnez la possibilité à une personne seule de dire : je veux un enfant, j'y ai droit ! Vous ne fondez pas la parenté sur la réalité corporelle. Je parle bien de la parenté qui est de l'ordre de l'être, et non d'une « parentalité » qui correspond à une fonction. Nous défendons une position qui n'est pas la vôtre : nous ne sommes pas d'accord. Dont acte ! Au moins pouvons-nous débattre. Ce qui compte, c'est d'expliquer sur quoi se fonde la filiation.
Pour vous, c'est une construction purement sociale. Nous, nous considérons qu'elle comporte un aspect corporel, un aspect affectif et un aspect social, et que ces trois piliers sont nécessaires. Nous aimerions connaître la conception du Gouvernement en matière de filiation. J'avoue que sur ce sujet, nos questions restent sans réponse.