Je souhaite évoquer une catégorie de la population qui « ruisselle » dans l'économie, un peu comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir : je parle bien évidemment des retraités et, plus largement, des personnes âgées.
Nous vivons une formidable révolution avec la transition démographique qui nous fait entrer de plein fouet dans la société du vieillissement, ce qui n'est pas un fardeau mais une chance, notamment pour l'économie – on parle en effet de silver economy, nombre de secteurs d'activités étant concernés par ce qui constitue un véritable levier économique.
Les retraités participent pleinement à la relance de la consommation, ils sont présents lorsque nous sommes confrontés à des crises, ils aident leurs petits-enfants, ils participent à une meilleure structuration de la filière touristique – on parle du tourisme des seniors – et c'est donc un volet essentiel de l'économie qui les concerne au premier chef. C'est dire que la mesure incompréhensible que vous projetez – l'augmentation de la CSG – perturbera ce moteur et ce vecteur économiques.
Le PLF propose un gros cadeau pour les Français les plus riches. Le PLFSS n'en propose aucun aux retraités. Le PLF vous montre doux avec les premiers de cordée. Le PLFSS vous montre plutôt durs avec les premiers de corvée, celles et ceux qui, durant toute leur vie professionnelle, ont contribué au financement de la Sécurité sociale et au développement de notre économie. Depuis tout à l'heure, j'entends en effet parler d' « inactifs » à propos des retraités. Sans doute est-ce vrai du point de vue de la théorie économique, mais, dans les faits, vous le savez comme moi, ces femmes et ces hommes ont fortement contribué au développement de notre économie et le font encore aujourd'hui. Au nom de la théorie du ruissellement de l'économie, je vous demande de renoncer à l'augmentation de la CSG.