Nous voterons l'article 2, qui ouvre la possibilité pour les femmes et les hommes d'avoir recours à l'autoconservation des gamètes sans condition d'infertilité liée à une maladie, comme c'est le cas actuellement.
Je voudrais répondre à l'argument avancé par les députés du groupe Les Républicains, selon lequel autoriser l'autoconservation forcerait les femmes à construire leur vie professionnelle avant leur vie de famille. L'argument me semble surprenant, justement parce que je suis favorable à permettre aux femmes d'avoir toujours le droit de choisir – c'est une question de liberté. De plus, je conçois comme un devoir éthique et philosophique d'empêcher les femmes de seulement subir le poids de la maternité.
Une femme n'est pas seulement une mère, et c'est à elle de choisir le moment où elle veut l'être. Il faut sortir de ce canevas, et j'estime qu'il faut soutenir toutes les propositions allant en ce sens : peut-être, chers collègues de la droite, rédigerez-vous un jour une proposition de loi visant à instaurer des congés de paternité égaux aux congés de maternité.
Je regrette toutefois que l'article ne définisse pas les bornes temporaires de l'accès à ce nouveau droit d'autoconservation et que les établissements privés à but lucratif soient autorisés à conserver des gamètes – c'est à mon sens un problème. Enfin, je souligne une incohérence que nous aurions pu résoudre dans l'article 1er : les personnes pourront autoconserver leurs gamètes, mais la modification de la mention de sexe à l'état civil pourra paradoxalement les priver du droit de les utiliser. Il me semble que nous avons raté quelque chose à ce sujet dans la rédaction de l'article 1er.