Cette forme continue d'exister : la femme accouche et devient mère ; le père assume la présomption de paternité ou la reconnaissance. Cette différence existe et ne pose aucun problème. Pourquoi devrait-elle en créer un dans les couples de femmes ? Pourquoi vouloir l'égalité ? Serait-ce à dire – telle est sans doute la position de ceux qui conçoivent la filiation exclusivement comme une construction sociale – que l'on veut imposer également aux couples homme-femme cette obsession de l'égalité et faire en sorte que, peut-être pas aujourd'hui, mais demain, l'établissement du mode de filiation se fasse de la même manière pour les couples hommes-femmes et les couples de femmes ? On dira alors qu'il doit y avoir, dans un couple homme-femme, une reconnaissance conjointe : tout le monde sera sur le même pied. C'est votre objectif. Certains veulent, en effet, éliminer le pilier corporel, au motif que le corps renverrait à l'essentialisme, au déterminisme, etc.
Pour nous, il ne s'agit pas d'éliminer tout le pilier corporel. Les dimensions éducative et affective existent, bien sûr, de même que le projet parental, mais celui-ci n'épuise pas tout le sens de la filiation, car celle-ci répond également à une vraisemblance, qui se fonde sur l'altérité sexuée.