Au-delà de cette question – des modifications ont déjà été effectuées en Allemagne compte tenu des prolongements survenus ces dernières années avec notamment la PMA ou les FIV, les fécondations in vitro – , ce que vous nous proposez aujourd'hui correspond à une négation complète du droit de la filiation, au nom d'une égalité qui n'a pas lieu d'être. Personne ne nie l'intérêt, l'amour ou la volonté manifestés par un couple de femmes qui souhaitent avoir un enfant. Et, même si nos points de vue divergent, personne ne conteste la possibilité d'avoir des enfants. Mais au moins que la mère biologique soit reconnue ! Qu'on ne procède pas à une révolution juridique en construisant de toutes pièces – je reprends les mots de la garde des sceaux – une filiation juridique !
Pour conclure, l'homme est certes un animal juridique. Mais, avant cela, il est bien d'autres choses : il est peut-être un mystère, il est à la recherche de ses origines, ce qui est la quête existentielle même. En voulant placer le droit au-dessus de tout le reste, on risque d'être rattrapé par bien des difficultés, notamment le lien du sang, la biologie, peut-être la quête de l'existence, en tout cas celle des origines, intrinsèquement enfouie en chacun de nous.