… convoque tantôt l'histoire, tantôt l'actualité, pour expliquer qu'il n'est pas dans l'intérêt de la France de confirmer son partenariat, sa coopération et ses liens d'amitié historiques avec l'Allemagne, en raison de l'absence d'une « stricte égalité » dans la relation – vous avez prononcé ces mots à plusieurs reprises, monsieur Mélenchon. Si l'on vous suit, notre pays serait systématiquement dans la roue de l'Allemagne en matière de stratégie économique et de conduite des relations internationales.
Toutefois, pouvez-vous nous expliquer ce que vous entendez par « stricte égalité » ? Au cours de l'histoire, les positions relatives de la France et de l'Allemagne ont varié, sans qu'il y ait d'ailleurs nécessairement de concurrence entre elles ; c'est un état de fait. À titre d'exemple, l'Allemagne réunifiée a un poids démographique plus important que la France. Est-ce pour autant un problème dans l'équilibre de la relation ? Je ne le pense pas. De la même manière, la France est en avance sur l'Allemagne dans certains domaines économiques, mais ne l'est pas dans d'autres. La notion de « stricte égalité » n'a donc guère de sens pour appréhender la relation franco-allemande.
Selon vous, nous serions obnubilés par la relation avec l'Allemagne au point que nous en négligerions les relations avec tous nos autres partenaires. Or l'Allemagne a la même approche des relations internationales que nous : elle défend le multilatéralisme. Y étant vous-même attaché, vous ne devriez pas disqualifier la relation franco-allemande.