L'Europe a besoin d'un souffle nouveau où les peuples se retrouveraient derrière une ambition commune, celle du vivre ensemble. C'est tout l'enjeu du traité et de la proposition de résolution. Celle-ci le décline en huit suggestions traduisant l'impatience des signataires des deux pays, qui appartiennent à des courants politiques divers. Dans cette perspective, la constitution rapide du comité de coopération transfrontalière constitue selon moi une priorité, puisque le comité est appelé à jouer un rôle pivot entre toutes les parties intéressées – publiques ou privées. Il rendrait le traité plus lisible pour nos concitoyens et constituerait aussi une manière de répondre aux sceptiques que l'on retrouve de chaque côté du Rhin. Trop souvent, nos engagements internationaux sont ignorés des peuples quand ils n'alimentent pas le populisme. Nous devons démontrer tout l'inverse et faire de la mise en oeuvre du traité un exercice inédit de démocratie.
Du point de vue politique, il me paraît essentiel que nos parlements respectifs soient associés le plus en amont possible à la réalisation de l'agenda franco-allemand et des projets prioritaires qui y figurent, ainsi que du programme pluriannuel. En effet, on ne comprendrait pas que s'agissant de l'essence même de nos démocraties, les représentants de nos peuples respectifs ne soient informés par nos gouvernants qu'après la tenue des échanges diplomatiques. Nous voulons que l'instance que nous représentons incarne une véritable nouvelle ère en matière des manières de faire ; cela donnera plus de force aux futures décisions.
De même, nous estimons que les engagements pris à l'occasion des conseils franco-allemands de défense et de sécurité doivent être portés à notre connaissance de la manière la plus exacte et la plus rapide possible. La complexité du monde d'aujourd'hui et la vitesse de ses évolutions, si elles doivent nous conduire à la vigilance, ne doivent pas nous faire oublier les conséquences de nos ventes d'armes sur les désordres que nous contribuons à entretenir, alors même que c'est de désarmement qu'il faudrait débattre.