Au moins ces amendements ont-ils, eux, le mérite de la cohérence, madame la garde des sceaux. En effet, à partir du moment où on évacue toute dimension corporelle dans la filiation en ne se fondant que sur le projet parental, l'extension de la possession d'état peut s'entendre. Et c'est bien pourquoi vous êtes quelque peu embêtée par ce débat, vous abritant derrière l'article 311-2 du code civil. Mais pour répondre sur le fond aux arguments des auteurs de ces amendements, il faudrait expliquer où serait l'équivoque. Nous, nous pensons que la possession d'état est dans notre droit un mode de filiation possible parce qu'il s'appuie toujours sur la vraisemblance biologique, sur la possibilité que les parents aient pu engendrer l'enfant concerné, mais vous ne pouvez sur ce point rester à mi-chemin. Je vous repose la question : en quoi la possession d'état serait-elle équivoque pour un couple de femmes ?